Catherine Mégret
Catherine Mégret | |
Catherine Mégret en 2002. | |
Fonctions | |
---|---|
Maire de Vitrolles | |
– (5 ans, 5 mois et 20 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Jean-Jacques Anglade |
Successeur | Guy Obino |
Biographie | |
Nom de naissance | Catherine Rascovschi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | FN puis MNR |
Conjoint | Bruno Mégret |
Diplômé de | Université Paris-Diderot Université Paris-Descartes |
Profession | Chargée de publicité |
Religion | Christianisme |
modifier |
Catherine Mégret, née Rascovschi le à Paris, est une femme politique française.
Elle est maire de Vitrolles de 1997 à 2002, puis membre du conseil national du Mouvement national républicain (MNR). Elle est l'épouse de Bruno Mégret, fondateur et président du MNR.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Catherine Rascovschi est la fille d'un médecin rhumatologue immigré juif d'origine russe[1],[2]. Élève de l'institution Blanche-de-Castille, elle étudie ensuite l'anglais à l'université Paris-Diderot et la psychologie à l'université Paris-Descartes.
Vie privée
[modifier | modifier le code]Chargée de publicité à la revue Régate internationale, elle rencontre Bruno Mégret en 1990 et leur mariage a lieu le . Ils ont deux enfants : Audoin en 1994 et Bertille en 1998[3].
Maire de Vitrolles
[modifier | modifier le code]En 1995, Bruno Mégret, qui ne réussit pas à remporter la mairie de Vitrolles, obtient l'annulation du scrutin qu'il estime entaché de graves irrégularités[4]. Il a dans le même temps été rendu inéligible pour avoir dépassé le plafond autorisé des dépenses de campagne. Catherine Mégret se porte alors elle-même candidate, sous l'étiquette Front national. La liste qu'elle conduit l'emporte le avec 52,48 % des voix, ce qui lui permet d'être élue maire quelques jours plus tard. Cette victoire est d'autant plus importante qu'elle intervient à l'issue d'un face-à-face au deuxième tour. Le message est clair : sous la direction de Bruno Mégret, le Front national peut engranger plus de 50 % des votes[5].
Cité en qualité d'ex-conseiller et ex-membre du cabinet du maire de Toulon Jean-Marie Le Chevallier[6], le journaliste Jean-Pierre Thiollet est d'avis qu'en 1998, le couple que Catherine Mégret forme avec son mari peut être considéré, politiquement parlant, comme le « pendant exact » du couple Cendrine et Jean-Marie Le Chevallier[7].
La municipalité fait murer l'entrée de la salle du café-concert le Sous-marin, considérée comme un symbole de la lutte contre les époux Mégret et à laquelle ils ont supprimé les subventions municipales[8]. Elle licencie la directrice du cinéma les Lumières pour avoir programmé les courts-métrages de Philippe Faucon parlant de l’homosexualité : « Si on tolère ça, on tolère la pédophilie », indique son adjointe à la culture[9].
Réélue en 2001, Catherine Mégret voit son élection annulée par une décision de justice à la suite de la diffusion d'un tract diffamatoire visant Christian Rossi, candidat de la droite parlementaire[10],[11]. La même année, elle est condamnée, avec Hubert Fayard, adjoint à la mairie de Vitrolles, à trois mois de prison avec sursis, 100 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité à la suite des poursuites engagées pour discrimination et incitation à la discrimination après sa décision d'attribuer une prime de 5 000 francs aux enfants nés français de parents européens. La sanction est toutefois suspendue car la maire s'est pourvue en cassation[12],[13]. Finalement, en janvier 2003, la cour de cassation confirme la peine de 3 mois de prison avec sursis, 100 000 F d’amende et deux ans d’inéligibilité pour avoir commis le délit de discrimination[14].
Aux élections municipales partielles de 2002, Catherine Mégret est défaite, sa liste obtenant 45,95 % des suffrages contre 54,05 % pour le candidat socialiste Guy Obino. Elle dénonce une élection « qui n'avait pas lieu d'être » : « C'était une magouille politicienne. […] Les Vitrollais m'avaient réélue »[11]. Au terme de son mandat, la ville est au bord de la banqueroute, des équipements publics « totalement délabrés ». La Cour des comptes pointe également des « pratiques budgétaires douteuses »[15]. Bruno Gollnisch, à l’époque n°2 du FN, affirme que « dans tous les domaines, les Mégret, c’est un bilan d’échec »[15].
Après Vitrolles
[modifier | modifier le code]Catherine Mégret a été condamnée par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour détournement de fonds publics dans l'affaire dite des timbres poste de Vitrolles[16]. Il lui est reproché d'avoir adressé sur les fonds de la commune plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer la candidature de son époux pour l'élection présidentielle de 2002. Le coût de cette malversation a été estimé à 74 600 euros[17]. Elle a fait valoir qu'il s'agissait d'une erreur au demeurant immédiatement rectifiée, puisque le trésorier de la campagne de Bruno Mégret aurait remboursé à la commune le coût de ces envois[18]. Elle a néanmoins été condamnée à 35 000 euros d'amende et de frais divers ainsi qu'à huit mois de prison avec sursis[19].
Le , considérant que Catherine Mégret a déclaré, le , le nom de son mandataire financier, le Conseil constitutionnel décide qu'il n'y a pas lieu de la déclarer inéligible dans le cadre de sa candidature aux élections législatives de 2007 dans la première circonscription de Seine-et-Marne, où elle avait obtenu 0,63 % des suffrages sous son nom de jeune fille[20].
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- V comme Vitrolles : histoire d'une victoire, Saint-Cloud, Éditions nationales, coll. « Idées en poche », , 119 p. (ISBN 2-909178-34-X, BNF 37174868).
- Participation à l'ouvrage collectif Vers la société multiraciste (sous la dir. de Jean-Jacques Matringhem et Philippe Randa), éditions Dualpha, 2003, 289 p. (ISBN 2912476747)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Fiammetta Venner, Extrême France : les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes, Grasset, 2006, p. 10.
- Jacques Le Bohec, L'implication des journalistes dans le phénomène Le Pen, L'Harmattan, 2004, p. 112.
- Renaud Dély, Histoire secrète du Front National (Livre numérique Google), Grasset, 1999, 336 pages.
- Décision du Conseil d'État du 18 décembre 1996.
- Michelle Hale Williams, The Impact of radical Right-Wing Parties in West European Democracies, Palgrave MacMillan, 2006, 248 p., p. 89 : « Her victory was particularly important because she won in a head-to-head, two-person runoff in the second round. The message from Vitrolles was that under Bruno Mégret's guidance, it [the Party] could win over 50 percent of the vote (Hainsworth and Mitchell 2000, 443). »
- Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier à découvert, 1998, (ISBN 2-911838-51-3).
- Citation de Jean-Pierre Thiollet dans Les Dossiers du Canard enchaîné (numéro paru sous le titre « Mégret, facho devant ! : La montée du petit brun qui veut la peau du gros blond » et sous la plume de Michel Gaillard et Érik Emptaz), octobre 1998, 82 p., p. 59 : « C'est le pendant exact du couple Mégret, commente Jean-Pierre Thiollet. »
- Christophe Forcari, « Le FN et les municipales : des fiefs et des divergences », sur Libération.fr,
- Patrick Gherdoussi, « Vitrolles, cinq ans de labo du Front national », sur Libération, .
- Décision du Conseil d'État du 29 juillet 2002.
- « À Vitrolles, Obino bat les Mégret », Nouvel Observateur, .
- « Deux ans d'inéligibilité pour Catherine Mégret », Le Nouvel Observateur, 18 juin 2001.
- Voir sur Le Chêne, magazine du MNR, supplément spécial juin-juillet 2001.
- « Catherine Mégret est définitivement condamnée », sur LDH, (consulté le ).
- Bernard Delattre Paris, « Le calamiteux bilan municipal du Front national », sur La Libre.be,
- « MNR - Le couple Mégret condamné », sur francesoir.fr, 28 novembre 2007 : « La cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé mercredi la condamnation de Bruno Mégret, président du Mouvement national républicain (MNR), et de son épouse à huit mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité. Poursuivis pour détournement de fonds publics, Catherine Mégret, ancien maire d'extrême droite de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), et son mari ont également été condamnés à une amende de 8.000 euros. »
- « Les époux Mégret condamnés » sur liberation.fr du 18 octobre 2006.
- Jacques Leclercq, Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale, de 1945 à nos jours, L'Harmattan, 2008, 695 pages, p. 441 : « M. Mégret contestera le montant de la facture, affirmant que son compte de campagne a remboursé la totalité des sommes, ce qui n'est toutefois pas l'avis de la chambre régionale des comptes. »
- « Que sont devenues les anciennes têtes de liste ? », sur laprovence.com.
- Décision no 2007-4307 AN du 17 avril 2008 A.N., Seine-et-Marne (1re circonscription.), Non lieu à prononcer l'inéligibilité.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Condamnée en appel, Catherine Mégret sauve son siège », article paru dans L'Humanité, 10 mars 1998
- Claude Askolovitch, « La chute de la maison Mégret », article paru dans le Nouvel Observateur, 25 juillet 2005
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Naissance en mars 1958
- Naissance à Paris
- Femme politique française
- Personnalité du Front national
- Personnalité du Mouvement national républicain
- Maire des Bouches-du-Rhône
- Maire membre du Rassemblement national
- Candidat aux élections sénatoriales françaises de 1998
- Conjoint de personnalité politique
- Personnalité politique condamnée
- Personnalité politique condamnée pour détournement de fonds
- Personnalité politique condamnée pour discrimination raciale
- Personnalité politique condamnée à une peine d'inéligibilité